La beauté comme une trêve
Chacune des six proses de ce recueil explore un univers différent, mais chacune à sa manière interroge l’acte d’écrire et le langage. Au travers des paysages intérieurs, des lettres de l’alphabet, du monde nocturne des rêves et des révélations, des manifestations du blanc, s’ouvre une méditation sur la beauté. Cette force fragile et éphémère est capable de tenir tête au désespoir lié à l’histoire fracassée des hommes. Il y a « danger de vie, Lebensgefahr ». De la beauté « souffle un vent de fronde, de liberté, qui interdit de plier l’échine et de se résigner ». A cette affirmation désillusionnée qui nous parvient, du fond des âges, de Qoéléth, mieux connu sous le nom d’Ecclésiaste : « Tous les mots sont usés, on ne peut plus les dire », Laurence Verrey oppose une parole poétique toujours jeune, qui, tel un pavot rebelle, résiste.
(Présentation du livre, L’Aire)