Un seul geste
Un seul geste, une seule respiration tendue par l’ivresse, il n’en faut pas plus à Laurence Verrey pour dire le monde, son versant clair, sa fête sensuelle et le battement éphémère, la fulgurance de l’heure qui unit les êtres qui s’aiment et les sépare.
La transparence et l’éblouissement qu’elle donne à voir dans ses poèmes est questionnement métaphysique : elle sait que quelque chose nous attend. Mais quoi ? Et où ? Sa soif est de celles que rien n’apaise, pas même l’eau des fontaines, la neige, la nuit, ou cette musique de grâce et de douleur que la vie tisse dans nos têtes. L’écriture de Laurence Verrey est à la fois offrande et louange, elle prend des risques : elle s’approche le plus près possible de l’insaisissable de notre être au monde, sans lâcher son souffle, sans renoncer jamais au besoin de sérénité qui l’anime. Elle appelle l’allégement, tout en cherchant le vertige, ce balancier du désir. La force de ses poèmes est de rester fidèle au geste le plus pur, celui qui vient du corps, de sa corde nue.