De la soif
Pour Laurence Verrey, plus qu’un thème, la soif est une manière d’être au monde, qui dit l’attente, une tension pour dépasser l’aridité. La soif, pour celle qui ressent le manque et crie vers l’eau, c’est s’en remettre au désir, à l’intensité de vivre, par l’écriture. Nommée dès les premiers recueils dans l’oeuvre de l’auteure, la soif ouvre à une fraternité des errants de la langue que nous sommes. Elle est incarnée par la figure d’Antigone (dont le poème ouvre la troisième partie du recueil, intitulée frondes) qui oppose à l’épouvante des siècles un horizon pour la paix désirée.